Hitler a besoin d'une protection armée dès la création du parti national-socialiste, en 1920. C'est ainsi qu'est constituée un groupe de choc de quatre hommes incluant Rudolph Hesse et Bruno Geshe. Ce dernier allait rester au service de la garde rapprochée d'Hitler pendant toute sa carrière politique. En 1925, deux ans après son putsh raté, le futur dictateur nazi désigne dix hommes pour assurer sa protection, dont Bruno Geshe. La SS se charge de la sécurité à partir de 1929.

Au lendemain de la Première Guerre mondiale, en Allemagne, les vétérans, divisés entre les communistes et les partisans de l'extrême-droite, s'affrontent régulièrement. En 1921, Hitler manque d'être tué dans une rixe.

À partir de janvier 1933, lorsqu'il devient chancelier, la sécurité autour d'Hitler doit être renforcée. En mars un complot, orchestré par les communistes, est déjoué.

Au départ créés pour assurer le service d'ordre d'Hitler dans les meetings politiques en 1921, les SA deviennent un groupe paramilitaire aussi puissant que l'armée. Fin 1932, les SA comptent 500 000 membres et Ernst Röhm ambitionne ouvertement de remplacer l'armée par ses troupes. Son pouvoir représente une menace pour Heinrich Himmler et Hermann Goering, l'ambitieux ministre de l'Intérieur d'Hitler. Les deux hommes vont donc s'allier contre Ernst Röhm et inciter Hitler à mener une purge sanglante contre Röhm et ses troupes. A 6 heures du matin, le 30 juin 1934, la pension tranquille de Bad Wiessee où dorment les chefs des SA est cernée. Hitler en personne dirige le règlement de comptes contre ses compagnons de lutte de la première heure, l'arme au poing.

Le 10 janvier 1933, Adolf Hitler devient chancelier du Reich. Dès lors, les persécutions envers les juifs s'intensifient, notamment par l'application des lois de Nuremberg, votées en septembre 1935. Le ressentiment du peuple opprimé augmente en conséquence. A Prague, Otto Strasser, un ancien nazi, fonde le Front noir, qui regroupe des opposants au Führer, dont de nombreux juifs. Parallèlement, de jeunes juifs persécutés par le nazisme décident d'agir individuellement. Le 7 novembre 1938, Herschell Grynszpan tire sur le 3e secrétaire de l'ambassade d'Allemagne parisienne, Ernst vom Rath, pour venger sa famille déportée dans un camp polonais. En représailles, le Führer lance deux jours plus tard un immense pogrom contre les juifs, la nuit de Cristal.

Le 12 mars 1938, sans coup férir, l'Allemagne nazie annexe l'Autriche. Hitler désire à présent s'attaquer à la Tchécoslovaquie. Ludwig Beck, chef de l'état-major de l'armée de terre, tente de le convaincre de renoncer. Depuis le Traité de Versailles, les troupes allemandes ne sont pas préparées à repartir au combat, et les répercussions économiques et politiques d'une nouvelle guerre seraient terribles. Beck tente, avec d'autres généraux, de renverser le pouvoir et de tuer Hitler. Hans Gisevius, alors ministre de l'Intérieur, tente également de trouver du soutien du côté de l'armée et de la Grande-Bretagne. Neville Chamberlain, Premier ministre de Grande-Bretagne, se révèle être un véritable obstacle aux tentatives de déstabilisation d'Hitler. Il veut éviter le conflit et décide de signer un accord de paix avec le dictateur.

Le 8 septembre 1936, lors du rassemblement annuel de Nuremberg, le Führer confie sa sécurité aux militaires. Plus de 250 000 spectateurs admirent l'armée massivement rééquipée. Le 1er septembre 1939, la guerre éclate en Pologne. A l'approche de l'anniversaire du putsch manqué de 1923, à Munich, l'ébéniste Johann Georg Elser sculpte une colonne située à l'arrière de l'estrade d'où s'exprimera le dictateur. Puis il y dépose une bombe. Mais le 8 novembre 1939, pris par un contretemps, Hitler quitte la salle à 21h08 et non à 21h30 comme prévu. A 21h20, la bombe élaborée par Elser pulvérise la tribune, tuant huit nazis.

La voiture étant le moyen de transport où Hitler était le plus vulnérable, le Fürher se déplaçait toujours accompagné d'une escorte composée au minimum de trois autres véhicules. Dès les années 1920, il avait confié le volant de sa voiture à un chauffeur.

Conscient de l'importance de l'aviation pour gagner un conflit, Hitler est aussi l'un des premiers hommes politiques à s'être déplacé en avion dans le cadre d'une campagne électorale. En 1932, il loue un appareil afin de se rendre dans cinq villes en un seul jour. Hans Baur, l'un des meilleurs pilotes de la Lufthansa et vétéran de la Première Guerre mondiale, est aux commandes de l'avion que Hitler emprunte pendant sa course à la chancellerie. Cette campagne aérienne est un grand succès. A partir de 1934, le Führer emploie exclusivement Harry Baur comme pilote personnel à plein temps.

Adolph Hitler adorait les voitures de luxe, mais ce mode de transport était peu rapide et dangereux pour sa sécurité. C'est pourquoi, dès 1933, après sa course à la chancellerie, le Führer privilégie les déplacements en train. Il peut ainsi emmener tout son état-major et ses nombreux gardes du corps. A la fin des années 30, Hitler ordonne la construction d'un train spécial, sorte de forteresse sur rail.

Le 14 juillet 1944, Hitler se rend à la «Tanière du loup», près de Rastenburg, son quartier général situé en Prusse orientale, dans l'actuelle Pologne. Il a fait construire ce nouveau QG en prévision de l'invasion de l'URSS. Mais c'est du cercle proche que vient la plus grande menace. Le 20 juillet, Hitler échappe à l'attentat le plus meurtrier de sa dictature. Le comte Stauffenberg, l'un des membres d'une conspiration qui réunit des officiers de haut rang, place une mallette bourrée d'explosifs à côté de lui. Hitler ne sera que superficiellement blessé par la déflagration.

En janvier 1945, Hitler retourne à Berlin. La capitale est dévastée et il se réfugie dans le bunker de la chancellerie du Reich en ruines, entouré de ses plus fidèles partisans. Il n'en sortira plus. L'énorme bunker a été dessiné par l'architecte Albert Speer et les travaux, qui ont commencé en 1944, ne sont pas achevés au moment au Hitler emménage en ce début d'année 1945. Le Führer croit être à l'abri de toute tentative d'attentat dans cette résidence, à tort. Sur les huit hommes qui formaient son cercle de gardes du corps le plus proche, un seul demeure près de lui : Erich Kempka, qui fut son chauffeur dix ans durant. Mais malgré toutes les conspirations, Hitler est finalement mort de sa propre main.