Quand l’hiver touche à sa fin, ce sont des millions de kilomètres carrés de glace qui commencent à fondre. Pour les ours polaires c’est un moment de danger et de profonde détresse. Ils doivent survivre au plus grand changement saisonnier de la planète. En revanche, pour beaucoup d’autres espèces, renards polaires, bélugas, lemmings et de nombreux oiseaux marins, c’est l’opportunité de se nourrir et de se reproduire.

De la Colombie britannique à l’Alaska, chaque année au printemps, plus d’un demi million de saumons entreprennent ce voyage pour retourner pondre dans le fleuve où ils sont nés. Après avoir affronté orques, requins et aigles sur ce long chemin qui les mène à destination, ils doivent craindre les derniers grands carnivores de l’Amérique du Nord : le loup ainsi que le grizzli affamé qui émerge de son hibernation. Leur survie dépend de la venue des saumons. Pour certains la fête tourne au cauchemar.

En Tanzanie, chaque année la saison pluviale transforme les plaines du Serengeti en un immense paysage vert et luxuriant. C’est la période de la plus grande concentration d’animaux sur la planète : la migration de plus de deux millions de gnous, zèbres et gazelles. Ces animaux entreprennent ce long et courageux voyage afin de s’alimenter. Mais comment survivront-ils aux grands prédateurs dont les plus féroces des carnivores ?

Au Botswana, dans la chaleur étouffante du Kalahari, la crue annuelle du fleuve Okavango transforme des milliers de kilomètres carrés de désert en un labyrinthe d’étangs, d’îles et de marais luxuriants. Des millions d’animaux se précipitent vers cet oasis. Des libellules aux abeilles, des éléphants aux lions ce delta devient le théâtre de l’une des plus grandes batailles de la nature.

L’arrivée du printemps déclenche une telle explosion de vie dans les eaux côtières de l’Alaska qu’elle en éclipse même la forêt tropicale Amazonienne. Le festin du plancton qui s’y développe alors attire d’un seul coup d’étonnants animaux. Les baleines à bosse et leurs nouveau-nés migrent d’Hawaï pour passer l’été à se nourrir dans ces eaux riches. Les otaries, hôtes de ces lieux, entament aussi une course contre la montre pour profiter de cette abondance avant le retour du rude hiver de l’Alaska. Les baleines et les otaries pourront-elles s’approvisionner suffisamment en poissons et éviter les épaulards prédateurs pour tenir jusque là ?